
Déconnexion en vacances : 5 leviers qui aident vraiment vos employés à lâcher prise
Les vacances sont une parenthèse précieuse : un moment pour se déconnecter des obligations et des responsabilités, pour se reposer, recharger les batteries, passer du temps en famille… On attend ce moment avec impatience et pourtant … Nombreux sont les employés qui n’arrivent pas à se déconnecter du travail pendant leurs congés.
Alors, pourquoi est-ce si difficile de lâcher prise et comment vous pouvez aider vos employés à profiter de leurs vacances ? On vous aide à comprendre les origines de cette « hyper-connexion » et on vous donne 5 leviers concrets pour que vos équipes décrochent pour de vrai et reviennent au top de leur forme !
Pourquoi la déconnexion en vacances ne va-t-elle pas de soi ?
Ce qui empêche les collaborateurs de déconnecter pendant leurs congés est rarement technique… On peut laisser son ordinateur au bureau, éteindre son téléphone, couper les notifications… Il s’agit souvent de dynamiques inconscientes, mais bien réelles :
– Le fameux « sentiment de culpabilité » : Beaucoup d’employés ressentent une pression, qu’ils le veuillent ou non, à rester joignables. La peur de rater une information cruciale, de freiner un projet, ou de laisser un collègue « dans la panade » peut les pousser à consulter leurs messageries. Ce sentiment de culpabilité peut venir de leur propre perfectionnisme, mais il est souvent nourri par une culture d’entreprise qui valorise la disponibilité à outrance. On se dit : « Si je ne réponds pas, qui le fera ? », « si je ne réponds pas, c’est tout le projet qui va être bloqué », « on va croire que je me moque de laisser les équipes dans la tourmente »…
– La culture de la disponibilité : Dans de nombreuses entreprises, la norme est la connexion permanente. Comment elle se traduit sur le terrain ? Des gestionnaires qui envoient des courriels le soir ou le week-end, des équipes qui se sentent obligées répondent rapidement, et sans s’en rendre compte, une attente autour de la disponibilité de chacun en tout temps se crée et se diffuse au sein des équipes. Alors, les employés imaginent que s’ils ne sont pas disponibles, même en vacances, ce sera perçu comme un signe de désengagement ou un manque de professionnalisme.
– Le flou autour de la « déconnexion » : Qu’est-ce que « déconnecter » signifie concrètement dans votre entreprise ? Est-ce ne pas ouvrir sa boîte courriel ? Ne pas répondre au téléphone professionnel ? Éviter Teams ? Si vous n’offrez pas une définition claire et précise à vos employés sur la notion de « déconnexion en vacances », l’incertitude que ce vide va créer va amener chacun de vos employés à se fabriquer sa propre interprétation pour s’assurer qu’ils ne vont pas vous décevoir. Résultat : ils restent un peu connectés « au cas où ».
– Le risque perçu par l’employé : Au-delà de la culpabilité, il y a la peur des conséquences. « Si je ne suis pas là, ma boîte de réception va exploser », « mon projet va prendre du retard », « je vais être noyé(e) sous les infos à mon retour ». Cette anticipation négative peut transformer les vacances en une source d’anxiété plutôt qu’en un moment de repos, qui va les pousser à faire de la « connexion préventive ».
Comment préparer la déconnexion de vos employés avant leurs départs en vacances ?
Si les équipes ont l’habitude de tout laisser en suspens jusqu’à la dernière minute, que la délégation des responsabilités est improvisée, que les courriels urgents pleuvent la veille du départ, la déconnexion est déjà compromise.
La vraie déconnexion et la qualité des vacances commencent bien avant de boucler sa valise. C’est un travail de préparation qui implique à la fois l’employé, son gestionnaire et l’équipe. Découvrez 5 leviers pour aider vos équipes à se déconnecter pour de vrai :
– Clarification des responsabilités et des relais clairs : C’est le pilier ! Chaque employé doit savoir précisément qui prend le relais pour ses tâches principales, ses projets en cours et ses urgences. Un tableau partagé, un document unique, ou un outil de gestion de projet avec des assignations claires : l’important c’est de comprendre « qui fait quoi ». Cela inclut aussi de définir ce qu’est une « urgence » et qui est habilité à la gérer. Si un client appelle pour un problème X, qui est la personne désignée ? Cette clarté va rassurer l’employé qui part et ceux qui restent.
– Gestion proactive des urgences : Identifier ce qui pourrait “dégénérer” permet souvent… d’éviter des urgences ! Une réunion d’équipe pour poser les cas critiques, anticiper les tensions à venir, et prévoir des solutions de secours, c’est une heure investie qui libère des jours de tranquillité. En équipe, il faut prendre le temps de définir : Qu’est-ce qui relève de l’urgence absolue ? Et comment est-ce géré ? Mettez en place un protocole simple. Par exemple, un canal Teams dédié aux urgences, un numéro de téléphone de garde pour des cas extrêmes. L’idée est de s’assurer que seuls les cas critiques arrivent aux bonnes personnes, sans perturber les vacances des absents.
– Poser des règles de « non-relance » explicites : L’entreprise peut aussi envoyer un signal fort : interdire formellement de relancer un collègue en vacances. Communiquez clairement : « Pendant les congés de X, il n’y aura aucune sollicitation professionnelle. Merci de respecter cette période de déconnexion. » Cela doit être dit, écrit, et respecté par tous, y compris la direction. Cela peut passer par des signatures de courriels spécifiques, des exemples de messages d’absence automatiques clairs, et un rappel collectif provenant des RH avant les départs.
– Mettre en place une check-list « Checklist Déconnexion : Bien préparer son départ en vacances » : Proposez un support simple et pratique avec quelques items indispensables : « J’ai mis à jour mon statut d’absence », « j’ai programmé une réponse automatique vers les interlocuteurs qui prennent en charge mes dossiers en mon absence », « J’ai informé mes interlocuteurs clés de mes dates de congés », « J’ai désactivé les notifications du travail sur mon téléphone perso »… Cette check-list transforme la déconnexion en un processus concret et déculpabilisant pour l’employé.
– Fournir un “Kit de gestion des congés” à vos gestionnaires : Un outil simple à utiliser et à diffuser à tous vos employés qui ont une équipe sous leur responsabilité, qui contient : des rappels sur la planification des départs en vacances, des outils pour la documentation de la délégation des responsabilités et projets, des rappels et outils utiles pour la gestion des urgences, exemples des réponses automatiques à fournir aux employés, l’exemplarité attendue… Un gestionnaire outillé est un gestionnaire rassurant, pour ses équipes et pour lui-même !
Outillez vos gestionnaires pour qu’ils ne sabotent pas les congés de vos employés sans le vouloir
Ce n’est pas intentionnel de leur part, mais il arrive souvent que certains gestionnaires court-circuitent la déconnexion de leurs équipes. Un message “juste pour être sûr”, une relance déguisée, une réunion programmée dès le retour… Et tout l’effet bénéfique des vacances s’effondre. Voici quelques idées pour aider vos gestionnaires à mieux encadrer la déconnexion de leurs équipes pendant les vacances :
– Les former à la gestion des absences : Gérer l’absence d’un collaborateur, ça s’apprend. Cela implique d’organiser en amont, mais aussi d’accepter que tout ne sera pas parfait. Une formation ou un atelier sur le sujet peut aider les managers à adopter les bons réflexes.
– Former à la gestion des absences (aussi pour la partie humaine) : Ce n’est pas juste une question de planning. Formez les gestionnaires à la valeur de la déconnexion. Expliquez-leur l’impact sur la productivité, le bien-être et la rétention. Dites-leur comment s’assurer que le relais est pris efficacement, mais aussi comment encourager activement la coupure.
– Valoriser l’exemplarité : C’est le point le plus important ! Si un gestionnaire est coutumier des envois de mails à 23h ou des réponses le dimanche de ses propres vacances, le message envoyé est désastreux. Les gestionnaires doivent eux-mêmes montrer l’exemple en déconnectant et en encourageant leurs équipes à faire de même. « Faites ce que je dis et ce que je fais. »
Repenser le retour pour ne pas casser l’effet bénéfique des congés
Une boîte courriel pleine, des urgences qui s’accumulent… C’est le meilleur moyen d’annuler tous les bénéfices de la déconnexion. L’entreprise a un rôle à jouer pour adoucir la brutalité des retours de congés avec quelques ajustements simples qui peuvent faire toute la différence :
– Laisser les employés revenir : Éviter les échéanciers majeure fixés dans les 48h du retour, c’est du bon sens managérial. Proposez une « journée tampon » si possible, où l’employé peut trier ses mails tranquillement avant de replonger dans l’opérationnel. Une vraie reprise progressive permet de traiter les urgences sans stress, et de rebrancher son cerveau sans choc.
– Organiser un “accueil de retour” : Un message de bienvenue, une réunion de point sur les projets en cours, un temps pour raconter ses vacances (oui, ça compte aussi). Cela renforce l’appartenance et montre que l’entreprise met l’humain au cœur de ses pratiques.
– Filtrer les urgences : Toutes les demandes reçues pendant l’absence ne méritent pas d’être traitées dans l’heure. Prévoir un tri, une priorisation, et pourquoi ne pas rallonger la délégation qui avait été prévue avec l’équipe 48H de plus ? Cela évitera de « sauter » sur la personne à peine rentrée avec une liste interminable de problèmes.
Conclusion : La déconnexion, un investissement pour le bien-être et la performance durable
Dans le fond, ce qu’on souhaite tous, ce sont des équipes qui partent en vacances l’esprit tranquille… et reviennent vraiment reposées. Pas besoin de révolutionner toute l’organisation pour y arriver : quelques ajustements, un peu d’anticipation, et surtout l’envie, côté entreprise, de respecter ces temps de pause essentiels.
Donner les outils à vos employés pour déconnecter pendant leurs vacances sera un investissement stratégique, car un employé reposé, c’est un employé plus productif, plus créatif, moins sujet à l’épuisement professionnel et plus engagé sur le long terme.
Chez Caméléon RH, on croit qu’attirer et fidéliser des talents d’exception, c’est aussi leur permettre de se reposer. Vous voulez construire une culture qui respecte l’équilibre de vos équipes tout en attirant les meilleurs profils ? Parlons-en.